Histoire de la commune

Le nom de Perly trouve son origine dans le patronyme d'un Romain que l'on suppose avoir été riche, Perliacus, propriétaire de la villa qui regroupait les activités agricoles de l'époque.  

Le mot de " villa " définissait alors un ensemble de bâtiments abritant toute une communauté vivant pratiquement en autarcie. Quant au nom de Certoux il est dérivé d'essart, mot utilisé au Moyen-Age pour désigner des terres en défrichement.  

Bien que ces deux villages ne soient distants l'un de l'autre que d'un kilomètre, leur position géographique est fort différente.  
Perly est sur la hauteur, participant au versant sud du Mont-de-Sion, tandis que Certoux est ancré dans la plaine de l'Aire, autrefois fréquemment inondée par les rapides crues de cette rivière ce qui conduisit à construire le plus près possible de la colline. Perly devint très vite, ce qu'il est encore aujourd'hui, un lieu de passage intense entre le nord et le sud.  

Les voyageurs effectuant le trajet Lyon-Genève suivaient une voie sur le sommet de la crête dominant la plaine de l'Aire. On a même pu déterminer qu'une deuxième route reliait Annecy à la première et que leur jonction s'opérait à Grange-Collomb.  

A l'époque de la féodalité, les deux villages dépendaient de la seigneurerie de Ternier. On en voit encore les ruines non loin de Saint-Julien.  
Les armes de cette famille ont été choisies en 1924 pour constituer l'écusson de Perly-Certoux. Les trois épis d'or symbolisent évidemment les cultures qui se font sur son territoire bien que les céréales ne soient pas les seuls biens que produise sa bonne terre. On trouve également de grandes étendues consacrées au maraîchage, utilisant des techniques très avancées, ainsi que de la vigne produisant essentiellement du raisin blanc. Jusqu'à la fin du Moyen-Age nos deux villages ont vécu sans histoire.  

C'est au XVIème siècle qu'ils sont pris entre deux feux et entre deux religions. D'un côté on a la Savoie qui exerce un blocus sur Genève, de l'autre les Bernois qui entendent protéger la cité et la religion de Calvin. Ces derniers occupent le bassin lémanique y compris Perly, Certoux et Saint-Julien, y installent des ministres du culte protestant, confisquent les biens de l'église catholique et établissent en 1536 le centre de leur baillage à compesières. Cette situation ne dura pas bien longtemps.  

En 1601 Perly et Certoux furent rendus aux seigneurs de Savoie et le culte catholique y fut rétabli. Le duc Charles-Emmanuel fit dépendre administrativement et paroissialement les deux villages de Saint-Julien, ville avec laquelle leur histoire se confond jusqu'à la fin des guerres napoléoniennes. Ils conservèrent pourtant en propre leurs biens communaux respectifs.  
En 1815, un protocole signé à Paris statuait que la commune de Saint-Julien, comprenant Perly et Certoux, devait être cédée à Genève.  

Un contingent de troupes genevoises en prit possession le 18 décembre de la même année. Mais, quelques mois plus tard, le traité de Turin spécifiait que Saint-Julien, sans Perly-Certoux, devait rejoindre la Savoie, c'est-à-dire le royaume de Sardaigne dont cette province faisait partie.  

Perly-Certoux est cette fois genevoise et suisse. 

Les autorités genevoises avaient prévu l'incorporation des deux villages à la grande commune de Compesières qui comprenait les territoires de Bardonnex et de Plan-les-Ouates d'aujourd'hui.  Mais les " Perly-Certousiens " déposèrent une pétition au Conseil d'Etat demandant d'être érigés en commune, éventuellement en liaison avec Arare ou Lully.  

Ils obtinrent gain de cause et c'est le premier janvier 1821 que la commune helvétique de Perly-Certoux vit officiellement le jour.  

Dès lors, l'histoire de la commune est intégrée à celle du canton et de la Confédération. Il fut procédé à l'édification de quelques bâtiments, école, mairie, hangar des pompes à incendie ; en outre, une chapelle fut construite, devenue aujourd'hui point de rencontre, pour nos aînés au rez-de-chaussée et pour les jeunes au 1er étage. La communauté catholique fait partie de la paroisse de Confignon tandis que les fidèles de la foi réformée célèbrent leur culte au temple de Plan-les-Ouates.  

Jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale, Perly-Certoux demeura stable quant à sa population et quant à ses occupations, essentiellement vouées à l'agriculture.  


Un événement important, qui engendra des mutations dans l'économie agricole et dans le type de culture, eu pourtant lieu à partir de 1918. Ce fut le drainage et l'assèchement de la plaine de l'Aire qui fournit de nouvelles surfaces fertiles au maraîchage aussi bien qu'à la grande culture.  

On ne peut pas parler de l'histoire de nos deux villages sans mentionner la véritable explosion de leur population. Elle eut lieu à partir des années 70. En 1930, la commune comptait 350 âmes, 876 en 1970, soit une progression d'environ 10 habitants par année. En 1972, on en dénombre 1234 (plus de 400 en deux ans); et en 1990, les Perly-Certousiens ont plus que doublé ; on en compte 2538.  

Ce phénomène a entraîné quelques bouleversements dans la structure de cette commune. Elle était essentiellement rurale, elle abrite maintenant de petites industries et des artisans ; elle était habitée en majorité par des agriculteurs stables, qui naissaient, gagnaient leur pain, finissaient leurs jours sur son territoire ; ses résidents sont aujourd'hui des citadins dont l'emploi se trouve ailleurs et dont le séjour n'est pas forcément éternel.  

La volonté politique continuelle des autorités municipales depuis l' " explosion " a été de faciliter l'intégration des nouveaux arrivants, en créant et développant sans cesse l'infrastructure sportive, artistique et intellectuelle propre à les intéresser, à les séduire et à les faire participer. Et les choses semblent devoir continuer ainsi. 

Texte de Jean-Marc COURVOISIER, journaliste, ancien conseiller municipal et président du Conseil municipal, décédé en 1995. 




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